Photo/journaliste
HEBRON, AN 20
Hébron, Cijsordanie -2017
À Hébron , située à 30 kilomètres au sud de Jérusalem , l’équation semble simple : 200 000 Palestiniens , environ 800 colons israéliens et 2000 soldats pour les protéger. La ville est divisée en deux zones : H1, placée sous autorité palestinienne, et H2, comprenant la vieille ville ainsi que les lieux de colonisation et leurs alentours. Mais en réalité, à Hébron, tout est compliqué. Tellement compliqué que des milliers d’habitants sont partis, fatigués de ne pas pouvoir se déplacer comme ils le voulaient en raison des restrictions de mouvement imposées par l’armée israélienne. Les portes de 1829 sont désormais closes, laissant la principale artère commerciale complètement vide. Dans ces rues à moitié désertes, les hommes en vert sont contre tous. Tous, ce sont les Palestiniens. De check-point en check-point, ils sont forcés aux détours et habitués aux chemins de traverse dans une ville qui leur appartient, mais dont ils ne sont plus maîtres. Pour prier ou pour rentrer chez eux, ils doivent montrer patte blanche aux soldats. Hébron est donc devenue cette ville dans laquelle d’arrogants adolescents en uniforme barrent la route à des vieillards et plaquent contre le mur d’autres adolescents , à peine plus âgés qu’eux; une ville où l’on disperse des manifestations à balles réelles et où les colons regardent d’en haut, protéger par des soldats armés jusqu’aux dents. Dans cette guerre d’usure , le harcèlement et la violence quotidienne sont des armes redoutables. Sur les murs , les Palestiniens tentent de conjurer le sort et appellent à la résistance. À quelques mètres de l’entrée d’une colonie, au coeur de la ville, on peut lire le mot « espoir » gravé sur la pierre pour être sûr qu’il ne s’envole pas. Dans cette ville en tension permanente , on peine donc à trouver du sens .